Dans le Manyôshû, le plus vieux recueil de waka (une sorte de poème japonais), on ne compte pas moins de 8 poèmes dédiés à Tomonoura. On considère généralement que Tomonoura était déjà un port à l’ère Nara (710-794).

Aux environs de 1630, Tomonoura devint un port important et fut alors appelé “Tomonotsu”.
Bateaux reliant Hokkaido à Osaka, diplomates coréens, seigneurs de l’ouest du Japon, commerçants hollandais ou encore diplomates d’Okinawa accostaient à Tomonoura, et contribuèrent au développement du port et de la cité marchande.

Afin d’être classé comme «kôwan shisetsu», ou établissement portuaire certifié de l’époque, il était nécessaire qu’un port possède cinq équipements spécifiques, que Tomonoura est le seul à posséder encore en bon état aujourd’hui !
Tomonoura est un endroit rare et un précieux témoin de son histoire pour la postérité.


Le phare, un symbole de Tomonoura

Le premier de ces équipements est le phare Joya-to, qui est depuis longtemps considéré comme un symbole de Tomonoura.
Les habitants l’appellent “Toro-do”.
Haut de 10 mètres, le phare de Tomonoura est le plus grand phare de la période d‘Edo encore visible dans un port du Japon.
D’après ce que l’on peut lire sur sa face ouest, il fut érigé en 1859.
Sa présence devait sans aucun doute rassurer les passagers des bateaux de l’époque, qui pouvaient en apercevoir la lumière depuis le large.

Gangi, une porte sur la mer que traversent personnes et marchandises

Le mot gangi signifie “escalier en pierre qui se dirige ver la mer”.
Celui-ci mesure 150 mètres de largeur et s’étage sur 24 marches au maximum tout autour du port. C’est le plus grand gangi en pierre du Japon.
Dans un document ancien, on peut voir que le débarcadère avait été construit au début de la période d’Edo mais fut remblayé en 1955. Le gangi visible aujourd’hui fut installé en 1811.
Il est aujourd’hui encore utilisé comme débarcadère, et il est possible de s’y reposer en s’installant sur son escalier de pierre.

Hato, une jetée de pierre qui avance dans la mer.

Le hato est une digue qui protège les bateaux des vagues ou des vents violents. On l’appelle aussi “hatoba”.
Celui que l’on peut voir à Tomonoura fut fabriqué en pierre à l’époque d’Edo. On trouve au total trois hato dans la baie de Tomo.
Il s’agit du plus grand hato de pierre du Japon ; indice supplémentaire de l’importance de ce port.
La vue de ces jetées de pierre qui s’avancent dans la mer – sur lesquelles on peut marcher de bout en bout – procure une sensation de calme.

Tadeba, un lieu dédié à l’entretien des bateaux

La cale d’un bateau doit régulièrement être brûlée puis séchée afin d’éviter que des coquillages, des algues ou insectes ne s’y accrochent.
On appelle cette opération taderu, d’où le fait que l’endroit où elle est effectuée s’appelle tadeba (ba signifiant «endroit» ou “lieu”).
C’est aussi dans le tadeba que les charpentiers de marine effectuaient les réparations sur les bateaux.
Beaucoup de personnes accostant dans ce port venant de pays étrangers, il était important d’installer des tadeba pour leur assurer un bon accueil. Plusieurs d’entre eux existaient déjà au début de la période d’Edo. Un document témoigne qu’aux alentours de 1800, environ 900 bateaux faisaient escale chaque année dans ces tadeba.
Aujourd’hui encore, l’un de ces tadeba est visible à l’ouest du port, auquel un bateau de pêche est toujours amarré.

Funabansho Ato, les ruines du poste de police maritime

Le funabansho, également appelé “Tômibansho”, était un poste de police maritime destiné à assurer le contrôle des bateaux.
Le funabansho de Tomonotsu fut installé à l’époque d’Edo sur une digue de pierre à l’est du port, sur l’île de Taiga.
Le bâtiment actuel fut reconstruit en 1955, sur les fondations datant de l’ère Edo.
Ce funabansho était équipé d’une cloche, utilisée comme tocsin en cas d’urgence.